General Jan Skrzynecki bittet Leo Thun, die Ausstellung eines Passes für ihn zu beschleunigen. Zunächst beruft er sich auf ihre Freundschaft aus der gemeinsamen Prager Zeit. Aufgrund der Amnestie für Emigranten hatte er die Erlaubnis zur Rückkehr nach Galizien beantragt und auch erhalten. Wegen der Unruhen in Galizien verschob er aber seine Abreise dorthin. Nun bittet Skrzynecki den Minister, sich für ihn beim Fürsten Schwarzenberg einzusetzen, damit seine Familie ausreisen könne. Er selbst würde bleiben und auf einen günstigeren Moment warten. Skrzynecki insistiert, dass das Schicksal seiner Familie auf dem Spiel stehe, da sein Einkommen in Galizien sehr reduziert sei. Da die Verwaltung seines Vermögens ab Mai seine Anwesenheit erfordere, bittet er Thun darum, sein Möglichstes zu tun, dass der Pass so bald wie möglich ausgestellt werde.
Französisch.
Brusselles, 30. Mars 1850
Monsieur le Comte
Permettez monsieur le Comte que je me rappelle à votre souvenir, comme un ancien
ami de Prague et comme vous m'avez montré
toujours beaucoup de bienveillance j'ose m'adresser à vous dans une grave
circonstance de ma vie: avant de vous exposer ma demande, je vous prie de
vouloir lire les motifs qui m'y déterminent. A la suite des changemen[t]s
politiques en Autriche et de l'amnistie qui
a été accordée aux émigrés de la Gallicie, j'ai
sollicité de son altesse Imp. l'archiduc [?] l'autorisation de rentrer dans le
pays; cette permission m'ayant été accordé, je fus obligé de retarder mon départ
à cause des agitations excitées dans la Gallicie
et j'exposai les motifs de ce délai Mr. le Comte
Woyna, alors Ministre de S. Majesté en Belgique. Lorsque au mois d'octobre de l'année passée les
circonstances me paraissaient plus favorables j'ai redemandé mon passeport, mais
à la suite d'un changement de Ministère le Comte
Woyna me dit qu'il devait réclamer une nouvelle autorisation. La
réponse était arrivée, Mr le Cte Woyna me la
fit connaitre: elle portait que j'avais un droit incontestable de retourner dans
le pays, cependant vu les circonstances de la guerre en Hongrie on me conseillait de n'en faire usure, que lorsqu'elle
serait terminée. Je me suis soumis entièrement à ce conseil, mais quand à ma
Femme et à mes enfants, la Légation ne trouvant aucun motif d'ajournement, le
passeport lui fut remis. Mais au moment de son départ arriva l'intervention
russe qui força ma Famille à attendre, c'eut pourquoi j'ai déposé le dit
passeport à la Chancellerie de la Légation, pour le reprendre quand les
événements seraient plus complices. Lorsque au mois de Février de l'année
courante je l'ai réclamé avec un nouveau visa, il m'a été refusé par Mr. le
Baron Neuman actuellement
Ministre de Sa Majesté Impériale d'Autriche en Belgique que le dit passeport ne se trouvant plus dans les
archives de la Légation, il avait écrit pour avoir l'autorisation d'en délivrer
un nouveau. Il y a déjà dix semaines et la réponse n'arrivant pas, je suis
forcée Monsieur le Comte de m'adresser à vous, en vous prirant [priant] de
vouloir intercéder en ma faveur auprès de S. Altesse le Prince de Schwartzenberg, pour que ma
Femme et mes enfants et sa suite composée de deux Femmes de chambre et d'un
domestique puissent partir. Quand[t] à moi je vais me soumettre entièrement, et
j'attendrai patiemment jusqu'au moment opportun. Je suis obligé de vous prier
mon cher Comte avec la plus vive instance d'obtenir une décision favorable,
puisque de cela dépend le sort de ma Famille. Je vous le dit mon cher Comte en
toute franchise que telle est notre position. Je suis mis ici à la pension de
retraite, mes revenus en Gallicie ont parsuite
des circonstances ont diminués presque de moitié et une nouvelle administration
de nos biens qui doit commencer avec le mois de Mai exige absolument la présence
du propriétaire et l'emploi etc. tous nos moyens pendant peut être quelques
années, pour subvenir aux frais de l'exploitation. Je vous avance sans aucune
réticence, que si on nous refuse pour je ne sais quels motifs ce passeport pour
ma Femme, sa fortune et celle de nos enfants tombera en ruine. Je vous conjure
donc Monsieur le Comte de vous rappeler l'amitié que vous m'avez témoigné et de
faire votre possible pour que ce passeport soit expédié au plutôt.
Agréez
Monsieur le Comte l'expression de la plus haute considération, ave laquelle j'ai
l'honneur d'être
de Votre Excellence
le très humble serviteur
Skryznecki
dit: General